La corde d'argent
Nous avons vu dans l'article consacré au voyage astral, que le corps éthéré pouvait dans certaines circonstances favorables, se séparer du corps physique (rêve ou projection astrale). Partant de ce constat, une réflexion s'impose : qu'est-ce qui différencie le voyage astral de la Mort ? Pour y répondre, voyons ce qu'est « La Corde d'Argent ».
· La corde d'argent relie l'âme au corps. Elle est fine, argentée, et elle peut s'étirer à l'infini. On l'appelle également « périsprit », « fil de lumière » ou « ruban lumineux ». Elle est présente dans le bouddhisme, l'hindouisme et la bible, qui dit qu'elle relie l'âme au corps et que les élus, avant le péché, pouvaient la rompre à volonté pour visiter les royaumes divins.
La corde d'argent est de nature spirituelle. Lors du rêve ou du voyage astral, elle apparaît lors de la dissociation de l'âme et du corps physique, assurant un lien entre les deux. Peu importe dans quel plan astral se déplace l'âme, la corde telle un élastique, s'adaptera selon la distance, et ne sera arrêtée par un aucun obstacle, étant donnée sa nature spirituelle. D'après les témoignages, elle partirait soit : de la tête, du nombril, du plexus, ou de la bouche. C'est elle qui assure la réintégration de l'âme dans le corps physique après toute forme de décorporation. Mais que se passe-t-il si la corde d'argent se brise ?
· Si l'âme n'a plus de porte, de « chemin » pour regagner son corps, autrement dit si la corde est rompue, le corps physique meurt. Voilà pourquoi celle-ci est si précieuse, et son rôle de liaison si important. On comprend donc pourquoi le voyage astral porte aussi le nom de « petite mort ».
Ce qui est intéressant, c'est que les témoignages des personnes pratiquant le voyage astral et les témoignages de personnes ayant vécu une NDE (expérience de mort imminente) se rejoignent à propos de la corde d'argent. Tous deux attestent son existence. Lorsque la mort survient, comme pendant la décorporation, l'âme s'élève et flotte, comme en suspension au dessus du corps. Puis elle s'éloigne, plus ou moins rapidement selon les cas, et la corde se brise, s'étiole peu à peu, jusqu'à disparaître totalement. Lorsque le lien entre les corps n'existe plus, l'âme est libérée, peut rejoindre la lumière, et poursuivre son chemin vers un autre plan spirituel.
· Quelques témoignages :
-Estelle Roberts : « J'ai vu son esprit quitter le corps. Il est sorti par sa tête et s'est peu à peu modelé en une réplique exacte de son corps terrestre. Il est resté en suspension à environ trente centimètres au-dessus de son corps, étendu dans la même position horizontale et relié à la tête par une corde. Puis la corde s'est brisée et la forme spirituelle s'est éloignée en flottant et a traversé le mur. »
-Dr R.B (médecin du XXème siècle) : «Mon attention fut attirée... juste au-dessus de son corps physique(le Médecin parle de sa tante), par quelque chose en suspension dans l'atmosphère à peu près à une soixantaine de centimètres au-dessus du lit. Je n'ai tout d'abord distingué rien de plus que le vague contour d'une substance brumeuse semblable à du brouillard. Il semblait n'y avoir là, en suspension, qu'une brume immobile. Mais, comme je regardais, peu à peu cette vapeur inexplicable prit du volume, devint plus dense, compacte, et se condensa sous mes yeux. Puis je fus ahuri de voir se dessiner des contours précis pendant que cette substance brumeuse prenait une forme humaine.
Je compris rapidement que je voyais un corps ressemblant au corps physique de ma tante... Le corps astral (le terme est de Hout) restait en suspension, horizontalement, à moins d'un mètre au-dessus de sa contrepartie physique... J'ai continué de regarder et... le corps de l'esprit (ce terme est à nouveau de Hout) me sembla devenu complet. Je distinguais nettement ses traits. Ils étaient similaires à ceux du visage physique, mais rayonnaient de paix et exprimaient la vigueur au lieu de la vieillesse et de la douleur. Les yeux étaient fermés comme sur un sommeil paisible et une luminosité paraissait irradier du corps de l'esprit.
Tandis que j'observais le corps de l'esprit en suspension, mon attention fut attirée, de nouveau intuitivement, par une substance argentée qui ruisselait de la tête du corps physique vers celle de l'esprit du double. Puis je vis la corde de liaison entre les deux corps. La corde était attachée après chacun des corps à la protubérance occipitale, juste à la base du crâne. À son point de liaison avec le corps physique, elle s'épanouissait en éventail et de nombreuses brindilles séparées se rattachaient séparément à la base du crâne. Mais, en dehors de ses points d'attache, la corde était ronde et d'un diamètre d'environ deux centimètres et demi. La couleur était celle d'un rayonnement lumineux translucide et argenté. Elle semblait vibrer sous l'effet d'une énergie intense. Je voyais des pulsations lumineuses la parcourir depuis le corps physique en direction de l'esprit du double. À chaque pulsation, le corps de l'esprit prenait vigueur et densité tandis que le corps physique paraissait plus apaisé et inerte... À ce moment, les traits devinrent très distincts. Toute la vie se trouvait dans le corps astral... les pulsations de la corde s'étaient arrêtées... Je regardai les brindilles de la corde qui s'ouvraient en éventail à la base du crâne. Chaque brindille claqua... la séparation finale était imminente. Un double processus de mort et de naissance allait s'ensuivre... la dernière brindille de connexion de la corde d'argent craqua et le corps de l'esprit fut libre.
Le corps de l'esprit, qui se trouvait jusque-là en lévitation (étendu sur le dos) se redressa... Les yeux fermés s'ouvrirent et un sourire éclaira les traits rayonnants. Elle m'adressa un sourire d'adieu et disparut.
J'ai été témoin du phénomène ci-dessus comme d'une réalité entièrement objective. J'ai vu les formes de l'esprit par mon regard physique. »
-Lindbergh (22ème heure de son vol transatlantique): « J'étais hors du temps et de la matière. Je sentis que je me séparais de mon corps, tout comme j'imagine l'esprit se dégage de notre forme corporelle. Je flottais dans le cockpit, à travers le fuselage, comme si aucune cloison, aucune paroi, comme si rien ne les séparait, puis j'obliquai vers le haut, à l'extérieur de l'appareil, avant de prendre une forme qui, j'en avais conscience, ne ressemblait en rien à la forme humaine que j'avais laissée dans un avion volant à grande vitesse. Mais, je restais lié à mon corps par un long câble si ténu qu'un simple souffle aurait pu le rompe. Mes visions sont facilement explicables par la raison mais, aussi longtemps que je vivrai, je maintiendrai que le rationnel est extrêmement limité. »
Voir aussi :
Quand on pense à quel point la mort est familière, et combien totale est notre ignorance, et qu'il n'y a jamais eu aucune fuite, on doit avouer que le secret est bien gardé !
[Vladimir Jankélévitch] La mort