La mort par euthanasie

Euthanasie, un débat complexe

 

 

l'euthanasie, vers un monde meilleur?

 

 

S'il est un sujet complexe et épineux à aborder, c'est nul doute celui de l'euthanasie. Comment se forger une opinion sur cette pratique? Faut-il se placer du côté médical, du patient, de la famille? Quelles sont les limites dont on doit tenir compte avant de passer à l'acte? 

 

L'euthanasie, par le fait de décider si une personne et/ou son entourage, a le droit de mourir, soulève une multitude de questions; malheureusement, les réponses divergent selon trop de paramètres, comme les valeurs, la religion, les tabous, le vécu... La législation elle-même diffère selon les pays.


Cet article n'a en aucune finalité de rallier les lecteurs à une quelconque opinion, mais juste d'exposer ce qu'est l'euthanasie, les conflits qu'elle engendre, et tenter de comprendre pourquoi autant de divisions autour d'elle.


Comment réagir à ce dilemne: a-t-on le droit d'aider quelqu'un à mourir?

 

 

  • Définition de l'euthanasie:

 

Au sens strict, l'euthanasie est l'acte qui abrège la vie d'une personne dans le but d'éviter l'agonie. A l'heure actuelle, sa définition dans le dictionnaire est: "Une pratique visant à provoquer la mort d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables, particulièrement par un médecin et sous son contrôle".

 

l'euthanasie, droit à une mort douce?

 

  • Typologies multiples:


Toutefois, bien que cette définition semble claire, la pratique de l'euthanasie est plus nuancée.Ainsi, du point de vue de celui qui la pratique, trois types existent:

 

-L'euthanasie active: elle résulte d'un acte délibéré afin de soulager un patient.


-L'euthanasie passive: elle s'applique à un patient que l'on garde en vie via divers instruments et/ou substances, et dont on stoppe ce traitement. Contrairement à l'euthanasie active, la mort n'est donnée que par l'arrêt d'un traitement curatif, et
non par un agissement quelconque sur le patient.


-L'aide au suicide: elle découle d'une demande formulée par le patient désirant une assistance pour l'aider à mourir. Les moyens lui sont fournis pour respecter sa requête. Si le patient ne manifeste pas sa demande, on se trouve alors face à une incitation au suicide.

 

 

Voici à présent trois autres types d'euthanasie, non plus du point de vue du praticien, mais de celui du patient:

 

 

-L'euthanasie volontaire: le patient exprime librement sa demande d'aide afin de mettre fin à ses jours; ses capacités physiques et mentales sont intactes, ainsi que son jugement.


-L'euthanasie non volontaire 1: le patient a, au préalable manifesté sa demande d'assistance, mais ne possède plus, à posteriori, les capacités physiques et mentales nécessaires pour la reitérer.


-L'euthanasie non volontaire 2: le patient n'a plus aucune aptitude physique ou mentale,n'a jamais exprimé sa volonté d'être accompagné ou pas vers la mort, on ne connaît donc pas la direction et l'attitude à adopter.

 

A priori, l'euthanasie, tenant compte de tous ces aspects, n'est donc plus un simple "acte abrégeant la vie d'une personne", mais un ensemble de circonstances dans lesquelles se trouve le patient, tout comme le praticien. Il apparaît donc que les cas impliquant l'euthanasie ne peuvent être englobés dans une même typologie, mais doivent être envisagés sous plusieurs angles, voire au cas par cas, d'où la complexité de prendre des décisions.

A cela s'ajoutent les croyances de chacun, ce qui nous amène à prendre en compte la position des religions face à l'euthanasie.

 

euthanasie, crime ou liberté?

 

  • Euthanasie et religions:

 

-Point de vue catholique: l'église a clairement définit sa position quant à l'euthanasie, en condamnant sa pratique. Elle encourage certes l'application de soins palliatifs à la douleur, mais cette douleur ne doit en aucun cas servir de limite à juger de la valeur d'une vie. Le pape Jean-Paul II renvoie à ce sujet au cinquième commandement: "Tu ne tueras point".

Partant du principe que l'Homme vient de la main de Dieu, nul individu ne peut s'octroyer le droit d'aider son prochain à mettre un terme à son existence.

Pour référence, un extrait de l'Evangelium Vitae:

 

"73. L'avortement et l'euthanasie sont donc des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience. Dès les origines de l'Eglise, la prédication apostolique a enseigné aux chrétiens le devoir d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués (cf. Rm 13, 1-7; 1 P 2, 13-14), mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). Dans l'Ancien Testament déjà, précisément au sujet des menaces contre la vie, nous trouvons un exemple significatif de résistance à un ordre injuste de l'autorité. Les sages-femmes des Hébreux s'opposèrent au pharaon, qui avait ordonné de faire mourir tout nouveau-né de sexe masculin: « Elles ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte et laissèrent vivre les garçons » (Ex 1, 17). Mais il faut bien voir le motif profond de leur comportement: « Les sages-femmes craignirent Dieu » (ibid.). Il n'y a que l'obéissance à Dieu — auquel seul est due la crainte qui constitue la reconnaissance de son absolue souveraineté — pour faire naître la force et le courage de résister aux lois injustes des hommes. Ce sont la force et le courage de ceux qui sont prêts même à aller en prison ou à être tués par l'épée, dans la certitude que cela « fonde l'endurance et la confiance des saints » (Ap 13, 10).

Dans le cas d'une loi intrinsèquement injuste, comme celle qui admet l'avortement ou l'euthanasie, il n'est donc jamais licite de s'y conformer, « ni ... participer à une campagne d'opinion en faveur d'une telle loi, ni ... donner à celle-ci son suffrage ».98"

 (SourceVatican : "lien" )

 

euthanasie et Vatican

 

 

 

-Point de vue islamique: il rejoint sur sa négation de l'euthanaise la religion catholique. Dieu ayant créé l'Homme, celui-ci est lui-même empreint de divinité. De ce fait, notre caractère divin interdit à tout être la pratique de l'euthanasie sur un autre. L'acte d'un médecin euthanasiant activement un patient équivaudrait à commettre un meurtre.

Seul Dieu possède le droit de vie et de mort sur un individu. Pour l'euthanasie passive, la religion islamique apporte un bémol: elle tolère que le patient ait le droit de s'éteindre naturellement. En effet, une distinction est faite entre "obligation" et "permission", les soins entrant dans cette seconde catégorie.

Extrait du code Islamique de déontologie médicale:

"Le Code Islamique de déontologie médicale , approuvé par la Première Conférence Internationale de Médecine Islamique (Organisation Islamique des Sciences Médicales, Koweït, 1981, p.65), comporte ce texte :

 

"L'euthanasie, au même titre que le suicide, ne trouve aucun partisan excepté auprès des personnes athées qui pensent que le néant succède à cette vie sur cette terre. Prétendre tuer pour mettre fin à une maladie sans espoir et douloureuse est aussi réfusée, car il n' existe aucune douleur humaine qui ne peut pas être en grande partie vaincue par une médication ou par une neurochirurgie appropriée ...".

 

De plus, il y a une autre dimension à la question de la douleur et de la souffrance. La patience et l' endurance sont des valeurs de l'Islam hautement considérées et grandement récompensées.

 

" Les endurants auront leur pleine récompense sans compter" (Coran 39 :10).

 

" Endure ce qui t'arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise " (Coran 31 :17).

 

Le prophète Mohammad (psl) a enseigné :

 

"Quand le Croyant est atteint d'une douleur, ne serait ce que la piqure d'une épine ou plus, Dieu lui pardonne ses péchés et ses méfaits sont effacés de la même manière qu'un arbre perd ses feuilles ."

 

Quand les moyens de prévenir ou de soulager la douleur échouent, on peut très efficacement faire appel à la dimension spirituelle pour soutenir le patient qui est persuadé que l'acceptation et la patience face à la douleur inévitable sera à son avantage dans l'au-delà, qui est la vraie vie permanente . Pour une personne qui ne croit pas en la vie après la mort, cela pourrait relever de l'absurdité, mais pour celui qui y croit, l'euthanasie est certainement l'absurdité.

(Source Islam Médecine : "lien" )

 

euthanasie et Coran

 

 

 

-Point de vue judaïque: là encore, l'euthanasie active est formellement proscrite et assimilée à un assassinat. Dans la Thora, il est stipulé que le Créateur interdit de tuer, à Adam, Noé, et au peuple juif, au mont Sinaï, et, par extension, pour l'euthanasie. Toutefois, le judaïsme met en avant que "comme il y a un temps pour naître", il y a "un temps" pour mourir.

La mort par euthanasie passive, si elle évite un acharnement thérapeutique, un maintien artificiel d'une vie, est par ailleurs applicable. Elle permet dans ces circonstances l'arrêt de souffrances insupportables.

 

Passages d'une interview sur l'euthanasie:

 

RAV BRAND


"Donc pour revenir à la question de l'euthanasie, la démarche à suivre selon la Thora doit être ainsi : le principe général est " tu ne tueras pas " et ce principe reste dans tous les cas applicable tant que nous n'avons pas de preuve qu'il existe une permission explicitement mentionnée dans la Thora concernant le cas exceptionnel. Ainsi personne ne peut prétendre que la Thora permet de tuer les gens ayant les yeux bleus sous prétexte qu'elle n'en a pas exprimé l'interdiction. Le raisonnement doit être inverse : tant que la Thora n'a pas explicité la permission, cela reste, cela va de soi, formellement interdit."

"Cette vie se situant juste quelques instants voire quelques jours avant la mort, celle d'un agonisant par exemple, peut-elle être considérée comme une vie à part entière, dans le sens plein du terme ? Avant de voir les textes réfléchissons un peu. Qu'appelle-t-on vie ? Vie de bonheur, vie de souffrance ? Y a-t-il un sens à la souffrance ? Les derniers instants de la vie sont-ils importants ? Sont-ils considérés comme une " vie " ? Quel espoir de vie, quelle durée de vie doit être considérée comme seuil au dessous duquel il serait permit d'écourter la vie ? Un an, un jour, dix secondes ? Que peux-t-on faire d'important en dix secondes ? Nous savons que les dernières secondes servent quelquefois à rédiger le testament ! Ou à transmettre à leurs enfants un mot avant de mourir. Ou peut-être que ce mot est plus important que tout ce qu'ils ont dit durant leur vie. Qui va nous affirmer que ces instants ne
sont pas importants ? N'y a-t-il pas eu des gens qui ont pu dire ou faire des choses d'une grande importance et peut-être pour le monde entier dans les derniers instants de leur vie, au moment de leur souffrance ? Sommes-nous habilités à donner une moindre importance à ces moments et affirmer que cela ne constitue pas une vie, au point que l'on puisse décider d'écourter la vie ?"

"Ainsi donc quiconque provoque la mort d'un agonisant tombe sous le coup de l'interdiction d'assassinat et mériterait donc la peine capitale au même titre qu'un assassin par préméditation (Rambam Hilkhot Rotséah 2,7)."

"Est-ce que le malade lui-même est le " propriétaire de sa vie " ? Nous avons un texte fondamental dans la Pentateuque Parachat Noah (Genèse 9,5) : " vous n'avez pas le droit de verser votre sang pour vous-même… ". Nos sages ont expliqué que " votre sang pour vous-même" fait référence à l'interdiction d'ôter sa propre vie, de se suicider, qui est donc positionnée au même niveau qu'un assassinat (Rambam Hilkhot Rotséah 2,3)."

"il est dit dans le Sefer Hassidim à propos des paroles du Roi Salomon dans Ecclésiaste 3,2: " un moment pour naître et un moment pour mourir ". Le Sefer Hassidim dit (§234) " et quand arrive l'instant de la mort, on n'est pas obligé d'allonger artificiellement la vie pour ne pas lui causer de supporter des dures souffrances."

 

(Source Vie Juive : "lien" )

 

l'euthanasie et la Thora

 

 

 

-Point de vue bouddhique: nous retrouvons les mêmes principes que pour les trois religions précédemment évoquées. Si de manière générale, ôter la vie est un acte néfaste, le bouddhisme autorise au médecin l'euthanasie passive, sous certaines conditions: son geste doit être guidé par la compassion, et longuement réfléchi. Dans ce cas de figure, la faute est légère et la condamnation n'est pas forcément applicable.

 

L'euthanasie active, comme moyen d'échapper aux souffrances de notre vie présente, est une faute grave, fortement prohibée, car lors d'une future réincarnation, le patient sera confronté à des douleurs bien supérieures à celles auquel il a mit fin. Le Dalaï Lama émet réserves et mises en garde contre l'euthanasie active.

 

euthanasie, le Dalaï Lama

 

 

 

  • Euthanasie et législation:

 

En France, l'euthanasie tombe sous la "loi Léonetti" (texte complet: lien) .Il est illégal, dans notre pays, d'avoir recours à l'aide au suicide.Le code pénal distingue toutefois le fait de provoquer le décès, assimilable à un homicide (euthanasie active), et le fait
de suspendre un traitement thérapeutique, alors assimilé à une non-assistance à personne en danger (euthanasie passive).

 

En Europe, les pays se divisent en trois groupes, chaque groupe ayant adopté une législation bien particulière. Le premier cas de figure légalise et tolère à la fois l'euthanasie active et passive. Le second condamne l'euthanasie active, mais tolère l'euthanasie passive. Le dernier groupe enfin, interdit formellement l'euthanasie qu'elle soit active ou passive.

 

Voici en image la législation appliquée dans les pays européens:

 

législation de l'Europe sur l'euthanasie

 

Si aucune unanimité n'est possible, la cause en revient aux multiples facteurs de poids qui entrent en jeu. Ils sont contradictoires, en faveur ou non de l'euthanasie, et la balance a bien du mal à s'équilibrer.

 

En faveur de l'euthanasie, c'est la situation du patient qui prime; certaines maladies n'ont aucune issu, sauf la mort. Elles peuvent amener le patient à souffrir de déformations physiques, voire perdre son autonomie, le conduisant à une assistance médicale partielle ou totale. Il y a aussi malheureusement, la perte des facultés psychiques qui peut survenir.
La souffrance, si elle est présente, peut devenir atroce et insurmontable. En tant qu'être humain, le patient atteint de telles pathologies doit gérer sa maladie. Sa dignité humaine lui autorise le droit d'accepter ou non une dégénérescence physique ou mentale, d'être dépendant ou non d'autrui (ce qui s'accompagne souvent d'un sentiment de fardeau, d'inutilité), et lui octroie le droit de décider, s'il en a les capacités, de ce qu'il doit advenir de son corps et de son âme. Le patient est libre de choisir l'issu qu'il considère acceptable.

 

euthanasie,acted'amour?

 

S'opposant à l'euthanasie, outre les arguments religieux déjà traités,l'entourage joue un rôle déterminant. Lorsque le patient perd ses facultés de jugement, c'est au corps médical et aux proches que revient la décision à prendre. Est-il concevable, moralement,de donner la mort sans le conscentement de la personne que l'ont va aider à décéder? Les motivations de l'entourage sont-elles dans l'interêt du patient, ou sont-elles pécunières? Le coût élévé d'un traitement devenant trop lourd autorise-t-il l'euthanasie? Le patient laisse-t-il derrière lui des biens dont l'entourage serait "pressé" d'hériter? L'entourage a-t-il, par quelconque moyen, exercé des pressions sur un patient, le poussant à accepter l'euthanasie?

 

euthanasie, assassinat?


Ces dernières interrogations, bassement matérielles, nous éclairent sur ce qui peut freiner l'autorisation de l'euthanasie. Ici, la protection du patient est prise en compte, écartant les risques de dérives dont l'entourage serait responsable.

 

  • Déchaînement médiatique:

 

Les débats sur l'euthanasie ne cessent régulièrement d'alimenter les médias, ce que l'on comprend bien au regard la complexité et du caractère unique de chaque cas. Infirmières et/ou médecins condamnés pour avoir pratiqué l'euthanasie, demandes de patients à recevoir ce droit, réactions des familles, de l'état, manifestations etc...

 

euthanasie, opinion des français

 

Deux cas ont largement provoqué émotions et conflits ces dernières années: il s'agit de l'affaire Vincent Humbert,et de l'affaire Chantal Sébire.

 

Vincent Humbert: Vincent, un jeune homme d'une vingtaine d'années, est victime d'un accident de la route, en septembre 2000.Il perd la vue, l'usage de la parole, et devient tétraplégique.De son plein gré, il adresse alors une requête à Jacques Chirac, alors président de la république:

 

 

"Monsieur Chirac,


Tous mes respects, Monsieur le président. Je m'appelle Vincent Humbert, j'ai 21 ans, j'ai eu un accident de circulation le 24 septembre 2000. Je suis resté 9 mois dans le coma. Je suis actuellement à l'hôpital Hélio-Marins à Bercks, dans le Pas-de-Calais.
Tous mes sens vitaux ont été touchés, à part l'ouïe et l'intelligence, ce qui me permet d'avoir un peu de confort. Je bouge très légèrement la main droite en faisant une pression avec le pouce à chaque bonne lettre de l'alphabet. Ces lettres constituent des mots et ces mots forment des phrases. C'est ma seule méthode de communication. J'ai actuellement une animatrice à mes côtés, qui m'épelle l'alphabet en séparant voyelles et consonnes. C'est de cette façon que j'ai décidé de vous écrire.

Les médecins ont décidé de m'envoyer dans une maison d'accueil spécialisée. Vous avez le droit de grâce et moi, je vous demande le droit de mourir. Je voudrais faire ceci évidemment pour moi-même mais surtout pour ma mère; elle qui a tout quitté de son ancienne vie pour rester à mes côtés, ici à Berck, en travaillant le matin et le soir après m'avoir rendu visite, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos. Tout ceci pour pouvoir payer le loyer de son misérable studio. Pour le moment, elle est encore jeune. Mais dans quelques années, elle ne pourra plus encaisser une telle cadence de travail, c'est à dire qu'elle ne pourra plus payer son loyer et sera donc obligée de repartir dans son appartement de Normandie.

Mais impossible d'imaginer rester sans sa présence à mes côtés et je pense que tout patient ayant parfaitement conscience est responsable de ses actes et a le droit de vouloir continuer à vivre ou à mourir.

Je voudrais que vous sachiez que vous êtes ma dernière chance. Sachez également que j'étais un concitoyen sans histoires,sans casier judiciaire, sportif, sapeur-pompier bénévole. Je ne mérite pas un scénario aussi atroce et j'espère que vous lirez cette lettre qui vous est spécialement adressée.

Vous direz toutes mes salutations distinguées à votre épouse. Je trouve que toutes les actions comme les pièces jaunes sont de bonnes oeuvres. Quant à vous, j'espère que votre quinqennat se passe comme vous le souhaitez malgré tous les attentats terroristes.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués."

 

Vincent Humbert

 

Marie Humbert veut aider son fils à s'en aller comme il le souhaite et lui administre du pentobarbital de sodium à
fortes doses, plogeant Vincent dans un coma profond. Madame Humbert est placée en garde à vue, Vincent conduit à l'hôpital, confié au Dr. Frédéric Chaussoy.
 
Devant l'état de Vincent, Madame Humbert, la famille et le Dr. Chaussoy décident l'injection de chlorure de potassium.Vincent décède. S'en suit une mise en examen pour empoisonnement avec préméditation, dont l'issu sera un non-lieu, en 2006.
Cette mise en examen a fait adopter, par le parlement, l'adoption du "droit à laisser mourir".
Marie Humbert à créé une association, afin de dépénaliser l'exception d'euthanasie en France,
"Faut qu'on s'active!".

 

 

Chantal Sébire: l'esthésioneuroblastome, une tumeur évolutive des sinus et de la cloison nasale, est une pathologie déformant cruellement le visage. Rarissime et incurable, au très mauvais pronostic vital, Madame Sébire, enseignante de 53
ans et maman de trois enfants, se sait atteinte. Elle perd progressivement la vue, le goût et l'odorat. La tumeur déformant son visage ne cesse de lui faire endurer d'horribles souffrances, tant physiques que mentales.

 

Chantal Sébire


Chantal Sébire, au comble de sa détresse et ayant conscience que la médecine ne lui est plus d'aucun secours, adresse à Nicolas Sarkozy, Président de la République, une lettre dans laquelle elle requiert le droit de mourir dans la dignité.
Chantal désire, pour ses derniers instants, être consciente, chez elle et accompagnée de ses proches, et utiliser unesubstance létale.


Sa demande aboutit, en mars 2008, à un rejet de la part du tribunal de grande instance de Dijon. Deux jours après ce verdict, le 19 mars, Chantal Sébire est découverte décédée à son domicile. La cause de sa mort incombe à une absorptionmassive de barbituriques.

 

Voici quelques mots laissés par Chantal Sébire, lors d'émission radio. Elle y expose sa vision de l'euthanasie et l'incompréhension face à sa douleur.

 

 


MusicPlaylist
Music Playlist at MixPod.com

 

 

A la famille de Vincent Humbert,et celle de Chantal Sébire: si des propos sont inexacts, ou doivent être modifiés, si vous souhaitez la suppression de ces récits, ou pour toutes autres demandes, n'hésitez pas à me contacter, il sera fait selon vos souhaits.

 

 

 

 

 

Quelles conclusions tirer de cette foule d'éléments, qui déchirent les opinions personnelles et les pays au sujet de l'euthanasie? Aucune, si ce n'est que chaque être humain est unique, et que les affaires où l'euthanasie est abordée doivent être traitées au cas par cas, et avec la plus grande attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une longue maladie semble être placée entre la vie et la mort, afin que la mort même devienne un soulagement, et à ceux qui meurent et à ceux qui restent.

 

[Jean de La Bruyère]

Extrait des "Caractères"

 

 

 



13/02/2009
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